Rue89 et Owni ont développé une application interactive sur le Mediator. Avec « Autopsie d'un tueur », visualisez ce qui a bugué.
Stupéfaits. Même ceux qui sont au plus près du dossier n'en reviennent toujours pas de ce qu'ils ont découvert dans le rapport d'enquête de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) rendu le 15 janvier. Sans mâcher ses mots, il dépeint la faillite d'un système. Celui qui consiste normalement à autoriser et rembourser des médicaments utiles et pas dangereux, à surveiller ses effets secondaires et à les retirer si besoin.Le fait que le Mediator soit resté sur le marché pendant 35 ans alors qu'il n'aurait jamais dû être autorisé et qu'il ait fait des centaines, voire des milliers de victimes, n'est pas un scandale isolé. D'abord parce qu'il n'est pas le premier du genre. Ensuite, parce que les enseignements du passé n'ont pas été tirés. Servier a réussi à « anesthésier » les acteurs de la chaîne du médicament, écrit l'Igas, ce qui fait que « le doute profite à la firme, pas au malade ».